mardi 22 juillet 2008

Athée, agnostique, mystique ?

On associe souvent à tort l'agnostisme au seul doute théologique. La notion d'agnostisme est beaucoup plus générale. En ce sens je suis agnostique, je pense qu'il existe certains champs ou disciplines ou sciences où la notion de preuve est impossible. Il me semble raisonnable de dire que tout ne peut pas forcément être prouvé.
Par contre, je crois en Dieu autant que je crois en Tintin. Je ne peux pas me considérer comme athée puisque ce personnage imaginaire (pour les religions monothéistes) ou cette transcendance longuement débattue a pour moi une existence réelle et matérielle. Tintin, l'idée de Tintin, le concept 'Tintin' ont une existence réelle pour moi. Tout en sachant que Tintin n'est qu'une invention humaine. Une fiction. La fiction est-elle irréelle ? Elle a bien un support matériel dans nos cerveaux, dans les livres, sur différents supports ou médias. Pour moi cela constitue une preuve suffisante. Je crois aussi à la réalité de l'expérience mystique. Cette expérience est personnelle, non reproductible, doit-on cependant lui ôter toute réalité ? Je suis mystique car j'ai vécu pour ma part des expériences 'mystérieuses', c'est bien l'expérience en elle-même qui est mystique... Il s'agit notamment d'expériences en matières narcotiques. Un trip d'acide, de champignons hallucinogènes... Un rêve même... En tant qu'expériences personnelles et subjectives, j'affirme la réalité de ces expériences humaines. En sciences 'dures', on objectera que ces 'trips' sont dûs aux modifications induites par les substances, ou par la modification de l'état de conscience pendant le sommeil paradoxal. Certes, mais objection invalide. Cela ne change rien à l'expérience vécue. Les images que j'ai eu en tête étaient belle et bien réelles, tout comme leur souvenir est réel (mais subjectif). Je peux écrire sur le papier ces expériences, mais je suis dans l'incapacité la plus totale à 'prouver' que j'ai vu ce que j'ai vu, senti ce que j'ai senti. Là je redeviens agnostique.
Etre athée, c'est à dire nier l'existence de Dieu, me semble difficile. Pour moi Dieu est une expérience mystique, d'où peut-être le concept de 'révélation'... Certaines personnes à un certain moment de leur vie ont pu vivre une expérience mystique qu'ils ont attribué à un Dieu, par défaut. Certaines personnes trouvent plus confortable de croire en Dieu et en tirent des avantages, il s'agit alors de volonté et de libre arbritre. Il existe différents types de croyants : ceux qui eu une révélation et ceux qui se contentent de croire aux textes sacrés, sans vraiment se poser de questions et en prenant tout pour argent comptant. Les premiers sont plus intérressants. Je les rejoins dans leur foi, même si pour ma part je suis persuadé qu'il n'existe pas d'être supérieur, de créateur, de volonté divine, l'expérience mystique peut tromper l'être humain, et la notion de divinité, bien que non prouvable, est pour moi une notion purement humaine et conceptuelle, néanmoins réelle. Tout cela pour dire que souvent l'on se définit par exclusion (je suis athée OU je suis catholique OU je suis juif OU je suis agnostique), alors que j'aurai tendance à croire qu'il est plus vraissemblable de se définir par inclusion (je suis athée ET je suis agnostique ET je suis catholique ET je suis mystique ET je suis de droite ET je suis de gauche etc, etc...). Le tout est de prendre dans chaque concept philosophique, théologique, politique, les idées qui nous semblent intérressantes et/ou utiles et/ou bénéfiques, mais aussi, et surtout peut-être, de tolérer ou d'accepter l'autre et ses apparents paradoxes. Vouloir prouver l'existence ou la non existence d'un Dieu constitue à mon avis un non-sens. Cela reviendrait à vouloir prouver l'existence ou la non existence du choix, du libre arbitre. Est-ce envisageable ? Disposons-nous des outils nécessaires ? Est-ce utile ? Tout cela constitue un non débat. Les croyances existent, sont-elles pour autant systématiquement néfastes ? La réponse est oui ET non. Néfastes à partir du moment où l'on érige une croyance au rang de dogme, utiles si l'on pioche dans certaines croyances des idées bénéfiques, qui restent des croyances car on ne saurait les prouver et que l'on doit se garder d'imposer à l'autre qui n'a pas forcément les mêmes valeurs.

hihihi, je sais, je fais de la philo à deux Euros :-) j'aime bien !

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