lundi 29 septembre 2008

Flobots - Handlebars

Self explanatory

samedi 13 septembre 2008

Laïcité positive

Avant de m'emballer sur le sujet, je tiens à préciser que j'ai simplement entendu ce terme, je ne suis pas trop influencé par ce qui se dit dans les médias même si j'en ai déjà entendu trop. Je ne tiens d'ailleurs qu'à parler de l'expression employée, qui est à mon goût très pernicieuse.
Laïcité : La laïcité désigne la séparation du civil et du religieux. Le principe de séparation des pouvoirs politique et administratif de l’État du pouvoir religieux en est une application (source Wikipedia).
Laïcité positive : La laïcité désigne la séparation (positive) du civil et du religieux. Le principe de séparation des pouvoirs politique et administratif de l’État du pouvoir religieux en est une application positive.
Laïcité positive selon les faits : La laïcité désigne le rapprochement (positif) du civil et du religieux. Le principe de rapprochement des pouvoirs politique et administratif de l’État du pouvoir religieux en est une application positive.

Je ne vois absolument pas comment l'adjectif 'positif' désigne l'inverse du nom qu'il qualifie... Ou alors, toutes les dérives sont permises, je peux ainsi appeler un pape un chef ahtée positif. Un communiste est un néolibéral positif, un libéral est socialiste positif... Ah le langage français est utilisé parfois de manière étrange... Que dis-je, positive !!!!

Donc reprenons... Si je veux être logique, la laïcité positive serait l'opposé de la laïcité négative. Or qu'est-ce que la laïcité négative ? L'athéisme ? L'agnotisme ? Ou comment en retournant littéralement un concept en y ajoutant un qualificatif à valeur morale, on pervertit subresptiscement le sens commun. Puisque qu'aux yeux de la république, il existe une laïcité positive, cela sous-entend que les autres laïcités sont négatives... Positif et négatif sont alors des qualificatifs à valeur morale, or il n'existe aucun lien entre laïcité et morale, les concepts sont distincts, mais en introduisant la laïcité positive, tout devient possible. Il ne faudrait pas non plus confondre discrimination positive et laïcité positive... Même si sur le fond il s'agit du même abus de langage. Il paraît clair que la République a utilisé volontairement ce parallèle, sauf que dans le cas présent, laïcité positive n'est pas un oxymore puisque 'laïcité' n'a pas de connotation morale, alors que 'discrimination' se révèle clairement moral.
Nous vivons assurément en France un temps de moralisation de la société, moralisation chrétienne de la société, à l'heure même où les moralisateurs font l'inverse de la morale qu'ils nous prescrivent, mais là je dirai que c'est une constante, un fondement même de la morale (cf Généaologie de la morale, de Nietzche). La morale est un concept que tout pouvoir construit afin d'interdire aux contrepouvoirs en présence ce que lui même se permet. La morale est étroitement liée, dans la société politique, au concept de justice, selon certains auteurs.
Par extrapolation du pseudo-concept de laïcité positive, il faudrait donc condamner les défenseurs de la laïcité entendue comme négative. A l'heure du fichier Edvige, il serait aussi séant de ficher de tels individus, susceptibles de troubler la laïcité positive. Tout se révèle mieux ainsi. Après tout c'est le jeu de la démocratie, un président élu applique le programme pour lequel il a été élu, sauf que, dans le cas présent, le programme en question n'est pas celui qui est appliqué. Ce qui est en train de se passer, c'est que la France devient une Démocratie (?) Chrétienne, en réalité, en pratique. Je m'en fous, je n'ai pas voté pour ça... Mais je ne pense pas que ceux qui ont voté pour aient non plus voté pour ça. Mais il est tellement difficile d'admettre ses erreurs que certains seront prêts à tout pour justifier leur choix. Et alors la démocratie chrétienne déguisée deviendra une véritable valeur morale. Du coup, ce que j'ai pu dire sur l'athéisme militant (nécessaire au fondement de l'athéisme) s'annule. Il nous faudrait, en France, remiliter en faveur de l'athéisme, chose qui n'était plus nécessaire, en France et en France uniquement, depuis la séparation stricte de l'Eglise et de l'Etat. Je contredis en partie un précédent billet qui m'avait été inspiré par un texte assez récent qui postulait que militer pour l'athéisme en France n'était plus nécessaire (chose vraie jusqu'à un certain mois de mai 2007), qu'aujourd'hui, le militantisme athée devait s'exprimer dans des pays comme l'Iran, ou même les Etats-Unis. Je reste de cet avis car l'athéisme en France est à mon avis si ce n'est dominant, tout du moins bien accepté. Maintenant ce qui est remis en question est la laïcité, la morale, et le type de régime politique. Je vous épargne les services publics, l'assurance maladie, le temps de travail, la propriété intellectuelle, les cadeaux fiscaux etc etc etc...
En écrivant les tags de ce billet, je me rends compte de la portée que peut avoir le choix des mots. En mélangeant laïc et positif, on touche à laïcité, à la morale (philosophie), à la société (politique, sociologie). Ce n'est pas du tout anodin, et je pense, ou alors ce serait une grave erreur de communication, que c'est même volontaire.
Voilà mon petit coup de gueule de la soirée... Si pour beaucoup c'est passé comme une lettre à la poste, c'est que la stratégie de communication de l'Etat a fonctionné, sans même que l'on s'en rende compte.
Pour terminer, le président a utilisé, pour expliquer laïcité positive, les termes de laïcité d'ouverture, de dialogue, de tolérance. On peut se préter au même exercice de retournement de sens : laïcité de fermeture, laïcité de non-dialogue, laïcité d'intolérance... Bien loin de la définition de la laïcité stricto-senso.

jeudi 4 septembre 2008

Le cyclone Katarina en quelques chiffres

La saison des cyclones débute (et elle démarre en fanfare, 2 beaux cyclones et un troisième sur l'Atlantique)... L'occasion de faire un petit bilan du fameux Ouragan Katarina qui a frappé la Nouvelle-Orléans le 29 aôut 2005...
Je conseille également l'excellent documentaire Katrina (When the Levees Broke: A Requiem in Four Acts de Spike Lee), qui fait froid dans le dos. Des images bien loin du rêve américain, qui font penser à un pays sous-développé, et pourtant...
Katrina, les indices de la souffrance. (source originale)

Zéro : c’est le nombre de locataires qui ont obtenu des aides sur les 10 millions de dollars du programme fédéral (Road Home Community Development Block Grant) pour l’aide à la reconstruction après le passage de l’ouragan Katrina, contre 116.708 propriétaires.

Zéro : c’est le nombre d’appartements actuellement en construction pour remplacer les 963 logements sociaux précédemment occupés et qui ont été démolis au lotissement St Bernard.

Zéro ; c’est la quantité de données disponibles permettant d’évaluer les performances des écoles privées ("charter schools") financées par des fonds publics à la Nouvelle-Orléans pour les années scolaires 2005-2006 et 2006-2007.

0,008 : c’est le pourcentage de logements en location qui devaient être remis en état et occupés avant août 2008 et dont la restauration est effectivement terminée et qui sont occupés (82 au total sur les 10.000 prévus) .

1 : c’est le rang qu’occupe la Nouvelle-Orléans parmi les grandes villes américaines en matière de pourcentage de logements vides ou en ruines.

1 : c’est le rang qu’occupe la Nouvelle-Orléans parmi les grandes villes américaines pour le nombre de meurtres par tête pour les années 2006 et 2007

4 : c’est le nombre d’arrondissements sur les 13 que compte la Nouvelle-Orléans qui comportent les mêmes risques d’inondation qu’avant Katrina.

10 : c’est le nombre d’appartements qui ont été restaurés à ce jour pour remplacer les 896 appartements autrefois occupés et aujourd’hui détruits de la cité Lafitte.

11 : c’est le pourcentage de familles qui sont retournées habiter dans le quartier Lower Ninth Ward.

17 : c’est le taux d’augmentation des salaires dans le secteur hôtelier et alimentaire depuis le passage de Katrina.

20-25 : c’est le nombre d’années que les spécialistes estiment nécessaires à la reconstruction de la Nouvelle-Orléans si elle se poursuit à cette allure.

25 : c’est le pourcentage d’hôpitaux en moins dans l’agglomération de la Nouvelle-Orléans depuis Katrina.

32 : c’est le pourcentage de quartiers de la ville qui sont habités par moins de la moitié des familles qu’avant Katrina.

36 : c’est le pourcentage de tonnes de fret en moins qui transite par le port de la Nouvelle-Orléans

38 : c’est le pourcentage de lits d’hôpitaux supprimés à la Nouvelle-Orléans depuis Katrina.

40 : c’est le pourcentage d’élèves en moins dans les sections d’éducation spécialisée qui fréquentent les écoles privées financées par les fonds publics par rapport aux écoles publiques traditionnelles.

41 : c’est le nombre d’écoles privées financées par les fonds publics de la Nouvelle-Orléans pour 79 écoles publiques en tout.

43 : c’est le pourcentage de garderies d’enfants qui ont disparu à la Nouvelle-Orléans depuis le cyclone.

46 : c’est le taux d’augmentation des loyers à la Nouvelle-Orléans depuis Katrina.

56 : c’est le pourcentage de lits d’hôpitaux psychiatriques qui ont été supprimés.

80 : c’est le pourcentage d’autobus en moins.

81 : c’est le pourcentage de propriétaires qui n’ont pas reçu des aides suffisantes pour couvrir la totalité des frais de réparation de leur maison

300 : c’est le nombre de troupes de la Garde Nationale qui stationnent encore à la Nouvelle-Orléans

1080 : c’est le nombre de jours que sont restées les troupes de la Garde Nationale à la Nouvelle-Orléans.

1250 : c’est le nombre de chèques pour la première année d’études remis par les fonds sociaux pour les enfants inscrits dans une école privée.

6982 : c’est le nombre de familles qui vivent toujours aux alentours de la Nouvelle-Orléans dans des caravanes fournies par la FEMA (Agence Fédérale des Gestions de situations d’urgence).

8000 : c’est le nombre en moins de logements à loyer modéré promis par le gouvernement fédéral.

10 000 : c’est le nombre de maisons qui ont été détruites à la Nouvelle-Orléans depuis Katrina.

12 000 : c’est le nombre de sans-abri à la Nouvelle-Orléans même après que les camps sous les ponts ont été réinstallés – le double de ce qu’il y avait avant Katrina.

14 000 : c’est le nombre de familles de la région de la Nouvelle-Orléans qui ont été déplacées et dont l’allocation logement à titre exceptionnel expire en mars 2009.

32 000 : c’est le nombre d’enfants qui ne sont pas revenus dans les écoles publiques à la Nouvelle-Orléans, c’est-à-dire que les écoles publiques ont perdu la moitié de leurs effectifs d’avant Katrina.

39.000 : c’est le nombre de propriétaires de maisons en Louisiane qui ont effectué des demandes d’aides fédérales pour la reconstruction ou les réparations et qui n’ont toujours pas reçu d’argent.

45.000 : c’est le nombre d’enfants en moins inscrits dans les services de soins médicaux de Medicaid depuis Katrina.

46000 : c’est le nombre de Noirs qui n’ont pas voté à la Nouvelle-Orléans lors de l’élection du gouverneur en 2007, par rapport à l’élection de 2003.

55.000 : c’est le nombre de logements en moins où est distribué le courrier.

62.000 : c’est le nombre de personnes qui ne sont plus inscrites sur les listes des bénéficiaires des services publics de santé.

71.657 : c’est le nombre de maisons vides, en ruines et inoccupées à la Nouvelle-Orléans aujourd’hui.

124.000 : c’est le nombre de personnes en moins qui travaillent dans l’agglomération de la Nouvelle-Orléans

132.000 : c’est le nombre d’habitants en moins à la Nouvelle-Orléans, selon les estimations de la mairie de la Nouvelle-Orléans qui annonce une population de 321.000 personnes.

214.000 : c’est le nombre d’habitants en moins à la Nouvelle-Orléans, selon le Bureau de Recensement américain pour une population estimée à 239.000 habitants.

453.726 : c’était la population de la Nouvelle-Orléans avant le cyclone.

320 millions : c’est le nombre d’arbres détruits par le cyclone en Louisiane et dans le Mississippi.

368 millions de dollars : c’est le déficit pour l’année 2007 de 5 grands centres hospitaliers de la Nouvelle-Orléans. Les pertes pour 2008, elles, sont estimées à 103 millions de dollars.

1,9 milliards de dollars : c’est l’argent que la FEMA avait promis de verser pour la Nouvelle-Orléans pour les dommages causés par le cyclone et qui n’a toujours pas été versé.

2,6 milliards dollars : c’est l’argent que la FEMA avait promis de verser à l’état de Louisiane pour les dommages causés par le cyclone et qui n’est toujours pas arrivé.

BILL QUIGLEY

Article trouvé sur Le grand soir