jeudi 31 juillet 2008

Le futur web...

Voici une vision possible, à vérifier d'ici une dizaine d'années... Le web va-t-il devenir une machine, un système, un organisme autonome comparable à un organisme vivant ?
Est-ce surtout souhaitable ? Beaucoup de débats sur la question... Déjà considérer l'homme comme une machine, mythe, fantasme ou réalité ? Les connexions de toutes ses machines entre elles amélioreront-elles nos conditions humaines ? Je reste quand même perplexe, mais bon, tout est possible. Sauf que la technologie n'a pas de volonté propre, mais après tout l'homme en a-t-il ou est-il totalement conditionné par sa culture ?
Voici un article sérieux pour nuancer un propos ces propos : Intelligence without reason (Rodney A. Brooks pour le MIT)
D'un autre point de vue plus personnel, je mets en doute l'assomption que dans 10 ans il y aura de plus en plus d'ordinateurs et que le ratio observé des progrès technologiques (en terme de performances) soient constants. D'un point de vue économique, il n'y a rien qui garantit que pendant les 10 prochaines années chaque individu disposera des moyens nécessaires à l'acquisition d'un ordi. Cela repose sur le principe de la loi d'offre et de la demande, que l'on peut critiquer en parlant plutôt de la loi de l'offre et de la demande solvable. Or les 3/4 de la planète ne sont pas solvables, et les études menées à ce jour ne sont pas très optimistes... La demande solvable progresse beaucoup moins vite que l'offre, j'en suis témoin à mon grand désarroi !!!!

Peace

On ne mélange pas la politique avec la foi...


Découvrez Abd al Malik!

Philo du t-shirt....

Un ami m'a ramené un t-shirt rapporté d'Inde. Je l'aime bien car il contient un symbole qui n'est absolument pas transposable dans notre mode de pensée, mais qui cependant contient en soi, pour ceux qui le connaissent, une connaissance pure et profonde, multi-séculaire et empreinte de toute la sagesse que l'on connaît des philosophies orientales. Bien avant nos philosophes "éclairés des lumières", les orientaux ont développé des modes de pensées, des mythologies et des modes de vie d'une infinie sagesse.
Pour plus d'informations, allez faire un tour sur ce site.
Allez-y sans à priori, sans certitudes, et avec un esprit suffisamment ouvert pour ne retenir que l'essentiel, c'est à dire l'essence pure. Si vous appréhendez cette lecture avec petitesse, vous y verrez de la religion là où il n'y en a pas. Au contraire, si vous faites abstraction de toute connotation religieuse, vous apprendrez certainement quelque chose (à noter que le concept om est antérieur à toute notion de religion telle qu'on la connaît aujourd'hui).
Pour la petite histoire qui ne figure pas sur le site mentionné, mais qui est néanmoins rigolote, OM représente de manière symbolique la vérité absolue, universelle. Les divinités (à l'époque, seul ce concept pouvait apporter un semblant de réponse aux mystères de l'univers), se sont posé la question suivante : où cacher la vérité universelle ?
- dans l'eau ? les hommes finiront un jour par la trouver grâce à leur technique
- dans le ciel ? les hommes finiront un jour par la trouver grâce à leur technique
- dans l'espace ? les hommes finiront un jour par la trouver grâce à leur technique
Les 3 branches du glyphe OM symbolisent cela.
Or dans leur infinie sagesse, les dieux ont fini par décider de cacher la vérité universelle là où les hommes ne la trouveront jamais, là où ils n'ont pas l'habitude de chercher... A l'intérieur de l'homme :-) X-Files vous ment ! La vérité n'est pas ailleurs ! Elle est en nous ;-)
Je trouve cela assez drôle car quand Freud cherchait à comprendre les mystères de l'être, les hindous connaissaient déjà la réponse : d'ailleurs je me pose même la question de la pertinence de cette question ? Comment imaginer que les mystères de l'être soient ailleurs que dans l'être, et comment imaginer que les mystères de l'univers soient ailleurs que dans l'univers ? Sachant que la connaissance n'est pas infuse mais acquise, comment imaginer que l'acquisition de cette connaissance ne requiert pas en soi une grande ouverture d'esprit ? Comme quoi communiquer, échanger, est encore ce que nous humains pouvons faire de mieux, plutôt de moins pire.
Le concept de vibration est aussi intéressant, tout en relativisant, on s'approche de la théorie des cordes... Mystique et sciences seraient-ils fondamentalement opposés ? Je ne fais que poser la question mais la réponse pour ma part est claire. De là à affronter tous les crétins (oups, les ignorants) de la terre, je ne franchirai jamais ce cap qui me poserait d'office dans le camp des crétins ! Ce qui me mènerait aussi indubitablement à ne voir que les aspects négatifs et dénier la joie. Or joie, compassion, et charité sont des concepts purement humains et hormis toute connotation religieuse, fondamentalement valorisants pour qui les pratique.
Ignorant en la matière, j'ai appris aujourd'hui des concepts intéressants... Je m'en vais méditer !

lundi 28 juillet 2008

Darwin est mort

Sous ce titre provocateur, je ne veux surtout pas surtout passer pour un partisan de l'Intelligent Design (ou plutôt, l'unintelligent design). Simplement poser mon point de vue sur une idée communément reçue et encore largement propagée à toutes les sauces par toutes sorte de gens, parmi les plus savants. La théorie de l'évulotion de Darwin, a pu rester valable pusqu'à la révolution industrielle.
Je ne vais pas la contester. Simplement poser le fait qu'aujourd'hui cette théorie n'est plus valide. Les espèces, y compris la nôtre, n'ont plus le temps de produire suffisament de générations pour que des gènes appropriés soient sélectionnés. L'impact de l'homme sur la bio-diversité est tel que jamais dans l'histoire de la vie les espèces n'ont disparu a une telle rapidité. Aujourd'hui, la sélection est humaine. Je ne dis pas que l'homme n'est pas un produit de la nature, mais que c'est lui même qui conditionne la nature et son environnement. Et au vu des résultats, pas de la meilleure manière. Au sens Darwninien du terme, je dirai même que l'homme est une espèce sous-évoluée, puisque nous créons les conditions de la destruction de toute forme de vie ! Il existe une croyance qui considère l'homme comme l'aboutissement ultime de la sélection naturelle de Darwin. Cette croyance est totalement dénuée de tout fondement. Tout d'abord l'évolution n'a pas d'aboutissement et deuxièmement l'intelligence de l'homme ne constitue pas en réalité une évolution en terme d'évolution (puisque son produit, la technologie, fruit de l'intelligence humaine, aboutit au final à la destruction). Simplement, l'espèce humaine présente des caractéstiques telles que pouvoir réfléchir, penser, parler, échanger...
Autre caractéristique : la volonté, et/où, la capacité de dominer, les autres ou la nature. C'est précisemment ce qui met à mal la théorie de sélection naturelle.
Certains prétendent qu'il s'agit là d'une forme de sélection naturelle. Cette idée reçue est en contradiction totale avec tous les principes philosophiques qui visent à la sagesse. L'homme en tant qu'être pensant est capable justement de défier la sélection en retenant quand même parmi ses membres les individus plus faibles, ou atteints de tares génétiques. Il s'agit là même de la plus belle propriété humaine, celle de vouloir préserver la vie humaine, d'en mesurer la valeur non en terme de qualité génétique mais de qualité humaine. Les débats passionnels entre les partisans du tout inné et ceux du tout acquis sont d'un autre âge. Aujourd'hui nos connaissances autant que notre culture ont une valeur intrinsèque. Dissocier l'un de l'autre ou prôner l'un ou l'autre est une erreur monumentale, dangereuse même. Aux extrèmes, nous aurions d'une part des eugénistes, de l'autre des fanatiques religieux... Alors plutôt que de répondre à des théories créationnistes en utilisant des arguments qui ne sont pas, ou plus, recevables, mieux vaut concevoir une unité acceptable par tous les partis. Redéfinir les termes. A ceux qui ne supportent pas l'idée de Dieu car pour eux la probabilité de Dieu est faible, je propose l'idée de Dieu admise par les scientifiques comme étant l'ensemble des choses inconnues, incertaines. Les scientifiques athées parlent aussi de Dieu, mais lui donnent une autre définition. Spinozza, que l'on considère souvent à tort comme l'un des précurseurs de l'athéisme, dans l'Ethique, tente de faire la démonstration géométrique de Dieu. Il pose le postulat de base que Dieu = Nature. Sa démonstration ne prouve rien d'autre que soit Dieu existe, et il est tout, (la nature, l'univers), soit il n'existe pas (mais à ce moment, l'univers n'existe pas, puisque Dieu est l'univers). Je suis athée, mais je suis contre l'athéisme militant d'Onfray ou de Richard Dawkins... Je suis plutôt partisan de l'agnostisme militant ! Liberté de culte oblige. Je n'ai rien contre le principe religieux, j'ai en revanche une forte aversion envers le dogmatisme. Ce que critiquent les athées (certains), c'est souvent cela. Mais alors, pourquoi se limiter aux seules religions ? Les dogmes sont omni-présents, en politique, en économie, en sciences même, des dogmes existent. Je n'ai rien non plus contre le principe de croyance, ni de culte d'ailleurs, s'ils apportent un quelconque bénéfice à l'individu ou la société. A partir du moment l'individu a pu 'choisir' sa croyance, et qu'il ne tente pas de l'imposer à tous, tout va bien. Si aller à la messe tous les dimanches m'apportaient un quelconque bénéfice, j'irai peut-être. Ce n'est pas le cas bien au contraire :-) Il est faux de croire que tous les croyants adoptent leur religion en tant que dogmes. Certains oui, d'autres non. Le fait religieux est de nature spirituelle, humaine. Certaines pratiques religieuses, certains cultes, s'avèrent véritablement bénéfiques et scientifiquement prouvables. La méditation, par exemple, déclenche un véritable appaisement que l'on peut scientifiquement constater au niveau des endorphines cérébrales. Vouloir prouver l'inexistence ou la faible probabilité de Dieu de manière scientifique et rigoureuse n'a à mon avis strictement aucun impact car Dieu est histoire de choix de croyance. Interdire de croire, c'est limiter une liberté fondamentale. L'inverse aussi est vrai... Imposer de croire. Je pense qu'il faut au contraire éduquer, éveiller, comprendre la nature spirituelle de l'homme, sa quête de vérité autant que sa peur de l'inconnu, de l'incertain. Pour terminer, il ne faut surtout pas au nom de la science prôner d'obscurantisme philosophique : interdire de faire le choix de croire.

mercredi 23 juillet 2008

Les biais

En matière humaine, et même scientifique, les biais cognitifs sont nombreux, voire quasi-inévitables pour qui n'en a pas conscience... Un biais, pour résumer, constitue un raccourci mental permettant de s'affranchir de toute validation empirique d'une théorie donnée.
Certes, une théorie (y compris au sens scientifique) représente un ensemble de règles cohérentes permettant un certain nombre d'explications à des questions de recherche pure. Néanmoins, la validation d'une théorie ne peut passer que par l'expérimentation empirique... Jusqu'à preuve du contraire, la théorie reste la théorie, et le réel le réel.
L'imagination probable et raisonnable (théorie) doit rester à l'épreuve de la confrontation réelle (empirique). Les choses se compliquent nettement lorsque l'on considère les biais cognitifs, qui pour leur part, sont déjà empiriques.
Il est tout à fait probable d'apporter une preuve tangible d'un phénomène tout à fait irréel grâce à cette notion inconsciente de biais cognitif. Si je veux prouver que 1=2 je vais être capable d'en apporter une preuve formelle car je vais escamoter ce qui écarte mon hypothèse et ne garder que ce qui la confirme. Et boum, je suis en plein dedans... Un biais. Encore une fois, les physiciens ne supporteront pas cette idée de faille de raisonnement (le raisonnement n'est d'aillleurs pas du tout mis en doute), mais le bon sens, ou l'empirisme, manquent... Tout se passe comme si pour prouver sa théorie, le scientifique prend des raccourcis idéologiques de manière à ne tester que les conditions de validité de sa théorie, et à minimiser, ou 'oublier' les autres conditions présupposées par cette même théorie. D'où probablement d'interminables débats plus politiques que scientifiques au sens sctrict. Je ne vise pas du tout les chercheurs mais plutôt leurs gouvernants. Je parle donc moins de recherche pure que de recherche appliquée, la distinction est très importante. Les chercheurs purs (passionnés) au contraire sont de véritables surhommes capables de ne vivre que par et grâce à leurs recherches (leur passion en quelque sorte)... Ce qui pose problème est l'orientation 'politique' donnée à ces recherches. L'un des facteurs aggravants à ce problème est la question de rentabilité économique de la recherche pure ! Un chercheur a besoin de vivre, de survivre, or, pour ce faire, il doit faire des concessions à son donneur d'ordre. En théorie, lui laisser son propre libre-arbitre devrait ouvrir à la découvertes de connaissances nouvelles, si tant-est que ce chercheur soit passionné ou même simplement interressé par son champ d'étude. Je n'ai pas véritablement l'impression qu'il s'agiise là d'une idée dominante ou fondatrice de la recherche scientifique (notamment la médecine et la pharmacologie) telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Je n'ai absolument rien contre la théorie proprement-dite, bien au contraire, à condition qu'elle soit validée ou invalidée par l'expérience empirique. La théorie pure n'est que spéculation élaborée, je ne rejoins pas des articles que j'ai pu lire qui tendent à démontrer qu'une théorie est un tout cohérent. Une théorie ne devient un tout cohérent (une loi, une règle) que si et si seulement si l'expérience la valide. L'existence du bozon de higgs est tout aussi probable que sa non existence pour l'instant. Certains chercheurs attendent des expérimentations à venir en matière de physique quantique (collisionneur du CERN, LHC) la validation ou l'invalidation de plusieurs théories scientifiques dont certaines sont concurrentes... La théorie doit être expérimentée, certains chercheurs vont probablement être tentés d'interpréter (par des biais) les expériences en fonction de leur hypothèse fondatrice. Des débats plus passionnels que passionnants sont donc à prévoir :-)
J'ai parcouru rapidement les théories quantiques, supersymétrie, cordes etc... Aujourd'hui, en attendant les résultats expérimentaux du LHCn (entre autres), rien ne permet de valider une théorie ou une autre, et rien ne permet non plus d'en invalider l'une ou l'autre... Toutes restent théoriquement probables, je dirais même à une égale probabilité. Par conséquent, pour l'instant, à cette heure, aucune de ces théories n'est avérée (transposable en loi universelle). Aucune n'est fausse. Agnostisme total en la matière... On ne sait même pas à l'heure qu'il est si les résultats de ces expérimentations (à vrai dire, on ne sait pas non plus si les expériences imaginées pour prouver/invalider ces théories sont pertinentes) vont prouver l'une ou l'autre théorie, aussi vraisemblables soient-elle. Voici un exemple flagrant de biais cognitif : le biais de confirmation. Aussi scientifique se prétend-on, ce biais est une réalité prouvée et étudiée : parmi les hypothèses probables, celle que l'on va privilégier est celle à laquelle nous adhérons le plus de manière subjective. Cela remet en cause l'objectivité prétendue de la science, des sciences, je ne sais pas trop comment libeller l'objet car il diffère de manière fondamentale en fonction du champ étudié.
Science au sens étymologique désigne la connaissance (l'ensemble des connaissances des différents champs d'études). Science au sens moderne désigne une pratique particulière de l'acquisition de cette connaissance, c'est à dire de la méthodologie employée pour l'acquisition de cette connaissance. D'où mon jugement critique quant à la différenciation, la hiérarchisation des sciences en général. Nulle science au sens étymologique, n'a plus de fondement qu'une autre, ni même plus de véracité... Je vois la science comme l'union des savoirs plutôt que le champ des possibles... Que seule l'expérimentation peut valider. Or se pose à ce sujet la question de l'expérimentation. Peut-on expérimenter de la même manière, suivant les mêmes méthodes, des disciplines aussi distinctes que la physique quantique, la sociologie, la psychologie, l'astronomie, etc... Est-il raisonnable de penser qu'une méthode (une méthodologie universelle) existe ? Cela reviendrait à mon sens à accepter l'idée de déterminisme (beurk) et d'universalisme... Il semble raisonnable de penser qu'en matière purement physique, l'étude de la matière, il existe des lois universelles. En matière humaine, existe-il des lois universelles ? Et si oui, comment les démontrer ? Il semble qu'en matière humaine, en psychologie, en médecine, l'efficacité à 100% n'existe pas. Je préfèrerai laisser à chaque champ d'étude et de recherche ses outils propres sans tenter d'uniformisation méthodologique pour des disciplines aussi diverses et variées. L'approche empirique me semble encore une fois de rigueur. Si l'on peut déduire et prouver certaines méthodologies pour un sous-ensemble scientifique (rationaliser, généraliser, simplifier), tant mieux, sinon, cela ne prouve en rien la non scientificité de la discipline, et il faut alors poursuivre les recherches, améliorer la méthodologie, acquérir des connaissances nouvelles en quelque sorte, en évitant, bien entendu, les biais cognitifs inhérents à notre espèce imparfaite !

mardi 22 juillet 2008

Décroissance : Serge Latouche

Je conseillerai beaucoup plus vivement la lecture de l'ouvrage Le Pari de la décroissance par cet auteur mais pour avoir un bref aperçu...


Athée, agnostique, mystique ?

On associe souvent à tort l'agnostisme au seul doute théologique. La notion d'agnostisme est beaucoup plus générale. En ce sens je suis agnostique, je pense qu'il existe certains champs ou disciplines ou sciences où la notion de preuve est impossible. Il me semble raisonnable de dire que tout ne peut pas forcément être prouvé.
Par contre, je crois en Dieu autant que je crois en Tintin. Je ne peux pas me considérer comme athée puisque ce personnage imaginaire (pour les religions monothéistes) ou cette transcendance longuement débattue a pour moi une existence réelle et matérielle. Tintin, l'idée de Tintin, le concept 'Tintin' ont une existence réelle pour moi. Tout en sachant que Tintin n'est qu'une invention humaine. Une fiction. La fiction est-elle irréelle ? Elle a bien un support matériel dans nos cerveaux, dans les livres, sur différents supports ou médias. Pour moi cela constitue une preuve suffisante. Je crois aussi à la réalité de l'expérience mystique. Cette expérience est personnelle, non reproductible, doit-on cependant lui ôter toute réalité ? Je suis mystique car j'ai vécu pour ma part des expériences 'mystérieuses', c'est bien l'expérience en elle-même qui est mystique... Il s'agit notamment d'expériences en matières narcotiques. Un trip d'acide, de champignons hallucinogènes... Un rêve même... En tant qu'expériences personnelles et subjectives, j'affirme la réalité de ces expériences humaines. En sciences 'dures', on objectera que ces 'trips' sont dûs aux modifications induites par les substances, ou par la modification de l'état de conscience pendant le sommeil paradoxal. Certes, mais objection invalide. Cela ne change rien à l'expérience vécue. Les images que j'ai eu en tête étaient belle et bien réelles, tout comme leur souvenir est réel (mais subjectif). Je peux écrire sur le papier ces expériences, mais je suis dans l'incapacité la plus totale à 'prouver' que j'ai vu ce que j'ai vu, senti ce que j'ai senti. Là je redeviens agnostique.
Etre athée, c'est à dire nier l'existence de Dieu, me semble difficile. Pour moi Dieu est une expérience mystique, d'où peut-être le concept de 'révélation'... Certaines personnes à un certain moment de leur vie ont pu vivre une expérience mystique qu'ils ont attribué à un Dieu, par défaut. Certaines personnes trouvent plus confortable de croire en Dieu et en tirent des avantages, il s'agit alors de volonté et de libre arbritre. Il existe différents types de croyants : ceux qui eu une révélation et ceux qui se contentent de croire aux textes sacrés, sans vraiment se poser de questions et en prenant tout pour argent comptant. Les premiers sont plus intérressants. Je les rejoins dans leur foi, même si pour ma part je suis persuadé qu'il n'existe pas d'être supérieur, de créateur, de volonté divine, l'expérience mystique peut tromper l'être humain, et la notion de divinité, bien que non prouvable, est pour moi une notion purement humaine et conceptuelle, néanmoins réelle. Tout cela pour dire que souvent l'on se définit par exclusion (je suis athée OU je suis catholique OU je suis juif OU je suis agnostique), alors que j'aurai tendance à croire qu'il est plus vraissemblable de se définir par inclusion (je suis athée ET je suis agnostique ET je suis catholique ET je suis mystique ET je suis de droite ET je suis de gauche etc, etc...). Le tout est de prendre dans chaque concept philosophique, théologique, politique, les idées qui nous semblent intérressantes et/ou utiles et/ou bénéfiques, mais aussi, et surtout peut-être, de tolérer ou d'accepter l'autre et ses apparents paradoxes. Vouloir prouver l'existence ou la non existence d'un Dieu constitue à mon avis un non-sens. Cela reviendrait à vouloir prouver l'existence ou la non existence du choix, du libre arbitre. Est-ce envisageable ? Disposons-nous des outils nécessaires ? Est-ce utile ? Tout cela constitue un non débat. Les croyances existent, sont-elles pour autant systématiquement néfastes ? La réponse est oui ET non. Néfastes à partir du moment où l'on érige une croyance au rang de dogme, utiles si l'on pioche dans certaines croyances des idées bénéfiques, qui restent des croyances car on ne saurait les prouver et que l'on doit se garder d'imposer à l'autre qui n'a pas forcément les mêmes valeurs.

hihihi, je sais, je fais de la philo à deux Euros :-) j'aime bien !

Compréhension versus explication

Aussi longue que soit l'explication, la compréhension est instantanée. Un 'déclic'. C'est un phénomène cognitif assez mystérieux pour moi qui ne suis ni psychologue, ni philosophe, mais qui ai 'compris' cette idée. La compréhension ne requiert aucun savoir à priori, juste de l'attention. Il m'arrive de comprendre des choses tout en étant par la suite incapable de les expliquer (oralement du moins, même si sur mes CV je mets 'très bonne maîtrise de la communication verbale' ou 'excellent oral communication skills'). Il semble que les zones cérébrales que l'on croyait jusqu'à présent associées au traitement de données perçues (écrites, orales, plus généralement, sensorielles) dissociées des zones de perception soient plus corrélées qu'il n'y parait. Une expérience intéressante sur des patients présentant des lésions au niveau de la zone cérébrale liée au traitement de l'information semble montrer que les choses, comme toujours en matière de neuro-biologie, sont plus compliquées qu'elles n'y paraissent. Ces patients ont une perception normale. L'expérience est simple :
Assis sur une chaise, on leur présente un panneau avec une instruction écrite : Levez vous et sortez de la pièce.
Les chercheurs s'attendaient à ce que les patients ne se lèvent pas puisque la zone cérébrale liée au traitement de l'information est lésée. Les patients ne semblaient pas en mesure de 'comprendre' l'instruction, simplement de la lire.
Or ce ne fut pas le cas. La plupart des patients se levèrent et sortirent de la pièce. Quand on leur demande pourquoi ils sortent de la pièce, c'est là que cela devient drôle : ils fournissent presque tous une 'explication', totalement irrationnelle, mais tout se passe comme si ils se sentent 'obligés' de justifier leurs actes. Les explications fournies sont du type 'j'ai oublié mes clefs, je dois repasser chez moi', donc à priori, rien à voir avec l'instruction lue, pourtant comprise sur l'instant. De là à dire que le besoin de justification est inhérent à la cohésion de l'être... Je ne franchirai pas ce pas ;-) mais je vois dans cette expérience une explication à quelques comportements qui semblent irrationnels. Ainsi comment justifie-t-on de manière rationnelle le racisme ? La logique voudrait que ce comportement soit impossible puisque l'on sait aujourd'hui que la notion de race n'a pas de fondement scientifique. Ceci dit, y compris parmi les personnes qui savent cela, on trouve des personnes racistes. Qui se justifient d'une manière ou une autre en trouvant des arguments pseudo-rationnels.
La justification ou l'explication semblent sortir du champ de la raison pour se loger dans les méandres de la communication verbale, pas forcément la plus rationnelle. La neuro-biologie linguistique est passionnante à ce sujet. Mais ne suffit pas à elle seule à comprendre les mécanismes cognitifs (le terme mécanisme est certainement mal choisi puisque justement, le cerveau humain n'est pas une machine mais un amalgame de matière organique et d'information dont la conservation - mémoire - est encore assez méconnue).

lundi 21 juillet 2008

The Revolution Will Not Be Televised: Gil Scott Heron

Pour illustrer mes propos sur la sociologie musicale :-)

Sociologie et musique populaire

Ou sagesse... qu'il s'agisse de ségrégation, de dénonciation d'abus, de protestation, bien souvent, tout est dit dans les chansons populaires, de manière bien plus mémorisable et efficace que les longs discours... De Boris Vian aux groupes d'ados que j'ai vu le jour de la fête de la musique, le même discours en filigrane... Pas toujours très élaboré certes, mais souvent percutant. Puisqu'aujourd'hui les acteurs semblent pris de passion pour la politique, à quand Dylan président des Etats-Unis ? Carla Bruni première ministre ? Renaud ministre du non-travail ?
Ou plus simplement se passer de politiciens et laisser les artistes s'exprimer... J'ai rarement (mais ça existe) entendu de chansons néo-libérales, prônant une économie de marché ultra-mondialisée avec de plus en plus de voitures et de centrales nucléaires implantées au milieu de champs d'OGM résistant à la radio-activité !
Mais après-tout, un "we feed the world" du Monsanto rock band pourrait bientôt voir le jour (je n'ose pas imaginer le clip) !

Sortir du champ scientifique... où l'élargir ?

Un petit article (4 pages), qui propose un point de vue intérressant et éviterait bien des débats dans un champ d'études où la méthodologie scientifique traditionnelle (science dure par hypothèse/preuve/reproductibilité) ne peut s'appliquer... En effet dés que l'on touche à l'homme et sa conscience, le problème de la preuve se pose... Comment pouver une impression ? un ressenti ? Pour moi cela soulève un autre problème : la science (dans le sens moderne du terme) a elle seule suffit-elle à appréhender le réel ?
Se pose aussi la question de reproductibilité car chaque individu est unique, génétiquement et culturellement. Comme en médecine, on ne peut pas s'attendre à des garanties à 100% et à des effets secondaires indésirables...